Forêts

- Nos forêts, un biotope à protéger

Nos forêts suisses, protégées depuis plus de 150 ans, ne doivent pas être éventrées par des infrastructures de grandes envergures pour l’accès et la construction d’éoliennes. Ces massifs forestiers doivent être conservés dans leur entité paysagère. Ces espaces de nature, rares, dans une Suisse très urbanisée, doivent être préservés pour les générations futures, au lieu d’être sacrifiés pour quelques petits pourcents de production énergétique. N’oublions pas que les forêts constituent le dernier refuge pour la faune sauvage, qu’elles favorisent une grande biodiversité et qu’elles produisent notre oxygène.

- Des éoliennes en forêt ?

Dans les directives de février 2008, édictées par la Fondation suisse pour la protection et l’aménagement du paysage, il est dit, les lieux suivants seront maintenus libres d’installations éoliennes :

  • La forêt (avec une distance minimum correspondant à la hauteur totale de l’installation projetée),……
  • Les crêtes exposées et intactes, parties d’un panorama montagneux marquant ou d’une silhouette paysagère (p.ex. la première chaîne du Jura ou des Préalpes).
  • Les secteurs de loisirs et délassement en milieu naturel comportant un réseau dense de chemins pédestres.

- Des éoliennes dans une forêt à vocation « nature et paysage, accueil » ?

La loi fédérale sur les forêts mentionne les diverses fonctions et vocations de la forêt : économiques (production de bois), protectrices (dangers naturels) et sociales (ac­cueil du public, protection de la nature, du pay­sage et des bases de la vie).
Le parc éolien prévu dans la forêt de la Haute Borne est situé dans une forêt, qui, selon le plan directeur cantonal des forêts, a une fonction « nature et paysage » pour une partie, et « accueil » pour l’autre part.

Est-ce vraiment compatible avec l’implantation d’éoliennes ?

Notons encore que cette forêt est un lieu très prisé des delémontains et des habitants des villages environnants qui s’y promènent sur le dense réseau de chemins pédestres, vtt et parcours balisés de course à pied et ce d’autant plus, depuis la pandémie de coronavirus.

Constructions en forêt et défrichage

Pour ériger une éolienne industrielle de 200m de hauteur, nul besoin d’être ingénieur, pour se rendre compte qu’il faudra construire un solide ancrage (socle) de béton (300m3 de béton armé selon (Ph.Roch). Pour un tel chantier, il faudra forcément préparer le sol et défricher une large portion de forêt.  « Et pourtant, en Suisse, toute construction est interdite en forêt, et les exceptions, dûment motivées par l’intérêt public, sont soumises à des procédures très restrictives » (Ph. Roch; Eoliennes, des moulins à vent).

Par ailleurs, le document « Conception énergie éolienne 2020 de la confédération » dit en page 17 ceci :

« La construction d’installations éoliennes au sein de la forêt (pâturages boisés compris) constitue, en vertu de la loi sur les forêts, un changement d’affectation du sol forestier. Si un secteur ou site adapté à l’exploitation de l’énergie éolienne est situé dans une aire forestière, l’attribution de l’état de « coordination réglée » doit se fonder sur un examen des alternatives possibles en dehors de cette aire ou sur une analyse géographique globale (planification positive). Par ailleurs, une pesée des intérêts doit avoir lieu sur la base de critères objectifs afin de déterminer si l’emplacement du site éolien est imposé par sa destination.
Une autorisation de défrichement peut néanmoins être accordée lorsqu’il est démontré que le défrichement répond à des exigences primant l’intérêt à la conservation de la forêt et que les critères fixés par la loi sont remplis (…) »

Modifications et aménagements des chemins d'accès

Chaque machine nécessite des routes d’accès très larges pour sa construction mais aussi pour sa maintenance, et des aires de grutage dans des endroits souvent préservés….
L’acheminement, même en pièces détachées, des éléments de l’éolienne, puis leur entretien, nécessitent des routes d’accès, souvent en des lieux jusque-là préservés de telles infrastructures. Sur le site web du parc éolien du Mont Crosin, on trouve ceci : « En outre, les routes suisses constituent un facteur contraignant : « Le transport détermine la longueur maximale des pales pouvant être acheminées en altitude ». Les pales des nouvelles éoliennes mesurent 54 m, soit environ 10 de plus que celles de 2013. Ce transport n’est rendu possible que grâce à de nouvelles techniques : des systèmes de levage hydrauliques sur les remorques permettent de soulever les extrémités des pales dans les virages serrés pour les hisser jusqu’à 10 m de hauteur et les faire ainsi passer au-dessus des maisons. En raison du poids des pales, un acheminement par hélicoptère serait impossible. «

Quels seront les chemins d’accès empruntés lors de la construction du site ?
Il existe actuellement 2 accès possibles :

  • Par la rue de Chêtres (quartier résidentiel) et la route étroite menant à la Haute-Borne, puis par les pistes forestières, qui, selon la loi, sont interdites à la circulation
  • Par Develier-Le Sommet (sur la route menant à Bourrignon), puis par le chemin en groise menant à la Haute-Borne (chemin interdit à la circulation ?), très prisé par les promeneurs

Pollution

« Le fonctionnement des rotors demande d’importantes quantités d’huile. Pour éviter la pollution des captages d’eau par cette huile, le département de l’Ain a déclaré la construction des éoliennes incompatible avec les zones karstiques du Jura » – Ph.Roch.