La biodiversité en Suisse est mise à mal. La moitié des milieux naturels et le tiers des espèces sont menacés. Les éoliennes sont une réelle menace supplémentaire, pour de nombreuses espèces.
Les répercussions négatives des éoliennes sur les oiseaux sont prouvées par différentes études. Le danger principal réside dans le risque de collision et la modification de l’habitat.
Le risque de collision concerne surtout les oiseaux migrateurs, les rapaces et les cigognes. Les rapaces (milan noir et buse) sont très présents sur le site de la Haute-Borne.

Appréciation concernant l’avifaune

La Haute Borne est un site de grande importance pour la migration annuelle de centaines de milliers d’oiseaux européens. Y implanter des éoliennes serait une catastrophe pour l’un des phénomènes les plus prodigieux de la nature. Cataclysme également pour le paysage jurassien.

La Haute Borne est un haut lieu pour l’avifaune de passage, à l’échelle continentale. Ce replat élancé de crête est situé sur l’une des grandes voies de migration des oiseaux du nord de l’Europe, dans leur déplacement annuel vers le sud. En se regroupant, ils suivent le Rhin puis, à l’approche de Bâle, afin d’éviter les Alpes, ils empruntent le couloir qui les dirige comme un entonnoir vers la Haute Borne, en direction du Rhône.

Ils sont des centaines de milliers de migrateurs à croiser chaque automne la Haute Borne : pinsons, bergeronnettes, pipits, ramiers, buses, milans, faucons et de nombreuses autres espèces. Il s’agit d’un site stratégique sur la carte européenne de migration. Sans oublier les milliers de papillons qui suivent le même tracé ; un phénomène nettement moins connu, mais époustouflant.

Depuis des dizaines d’années, les ornithologues de la vallée de Delémont se rendent à la Haute Borne pour observer ce prodigieux défilé, qui dépasse tous les superlatifs de la nature. Ce site est l’un des meilleurs observatoires de la migration en Suisse, où les oiseaux passent, d’août à novembre, par petits groupes de quelques individus ou par nuées de plusieurs milliers, selon les espèces. Par ailleurs, une cinquantaine d’espèces nichent à la Haute Borne. Des regroupements s’y forment également ; ainsi plus de vingt milans royaux chassant simultanément au-dessus des champs constitue en toute saison un spectacle courant.

Implanter des éoliennes à la Haute Borne serait une catastrophe. Cela entraverait l’une des grandes voies européennes de migration, un passage ancestral et stratégique pour des centaines de milliers d’oiseaux. Les atteintes et la casse seraient inimaginables.

Des éoliennes à la Haute Borne : le dégât d’image pour le Jura serait bien supérieur au gain d’énergie !

Peter Anker

Delémont, le 28 mai 2021